Lâcher-prise, détachement, ouverture, acceptation, pardon et autres démarches de « mieux-être » – bien qu’utiles pour jouir de davantage de fluidité au quotidien – ne correspondent qu’à d’éphémères décontractions de l’ego qui, pour conserver un semblant de pouvoir et de contrôle sur l’existence, revêtent au fil du temps une apparence « spirituelle ». Maintenir la brillance de ce fragile vernis devient un défi supplémentaire, à la fois permanent et épuisant. Un « développement personnel », au sens strict du terme, n’est donc pas l’objet de ce livre. En effet, tout ce qui peut être agrandi peut être rétréci, or le Soi, l’Esprit – impersonnel par essence – n’est pas sujet à ces variations quantitatives et qualitatives. Ce qui est ici nommé « Esprit » désigne notre conscience originelle. Elle est pure, intemporelle, infiniment aimante et exempte de tout dogme, courant, imprégnation individuelle ou mémoire d’aucune sorte. Tout en ramenant à la simplicité, à l’essentiel, au coeur, Le Feu de l’Esprit nous montre l’inanité des quêtes de soi requérant de longs apprentissages et de lourds sacrifices ou comportant l’idée d’étapes, de dépassement, de performance, d’objectif, de réussite et d’échec. Jusqu’à ce que le concept même de quête, en définitive, nous apparaisse complètement saugrenu… Puisque nous n’avons jamais cessé d’être ce que nous sommes vraiment mais juste feint de l’oublier, nous abandonner à ce Feu de l’Esprit n’exige rien. Et le plus grand des paradoxes de se révéler ainsi : c’est seulement lorsque cesse notre dernier effort tenté pour vivre l’unité que nous pouvons enfin la réaliser.
PapaDustream