Amyntas
‘Là, entre les lourds piliers sans style de la salle peu éclairée, des femmes dansent, grandes, non point tant belles qu’étranges, et excessivement parées. Elles se meuvent avec lenteur. La volupté qu’elles vendent est grave, forte et secrète comme la mort. Près du café, sur une cour commune pleine de clarté de lune ou de nuit, chacune a sa porte entreclose. Leur lit est bas. On y descend comme dans un tombeau. – Des Arabes songeurs regardent sinuer la danse qu’une musique, constante comme le bruit d’une onde coulante conduit. – Le cafetier apporte le café dans une très petite tasse où l’on croirait boire l’oubli.’
L’école des femmes
Le roman est présenté comme le journal intime d’Éveline X, envoyé à un éditeur (supposément André Gide) par sa fille, Geneviève, après la mort de sa mère des suites d’une épidémie lors de la Première Guerre mondiale où Éveline s’est enrôlée comme infirmière. Il est composé de deux parties distinctes et d’un épilogue.
Les deux romans suivants prolongent et élargissent ce procédé, en proposant des points de vue différents qui contrastent avec celui d’Éveline. Dans Robert (1Le roman est présenté comme le journal intime d’Éveline X, envoyé à un éditeur (supposément André Gide) par sa fille, Geneviève, après la mort de sa mère des suites d’une épidémie lors de la Première Guerre mondiale où Éveline s’est enrôlée comme infirmière. Il est composé de deux parties distinctes et d’un épilogue.
L’immoraliste
Ce roman succède aux Nourritures terrestres et, à bien des égards, il illustre, par le biais de la fiction, les principes de l’ouvrage précédent. Le personnage de Ménalque est d’ailleurs présent dans les deux œuvres et y joue le même rôle d’initiateur.L’Immoraliste, écrit après l’expérience libératrice vécue en Afrique du Nord dès 1893 et après le mariage de l’auteur, comporte à l’évidence des éléments autobiographiques.
Les nourritures terrestres
Cette œuvre de jeunesse, longuement mûrie, est celle d’un «convalescent […] qui embrasse la vie comme quelque chose qu’il a failli perdre». Ni roman, ni essai, ni long poème en prose, cette œuvre inclassable est un peu tout cela à la fois. Dans les huit livres qui la composent, le narrateur, se réclamant d’un maître appelé Ménalque, s’adresse à un disciple qui répond au nom biblique de Nathanaël et qui représente le lecteur virtuel du texte. Le propos de l’ouvrage est donné dès l’Avertissement qui précède le premier livre : «Que mon livre t’enseigne à t’intéresser plus à toi qu’à lui-même, – puis à tout le reste plus qu’à toi.»
Les nouvelles nourritures terrestres
« Nathanaël, je t’enseignerai la ferveur. Une existence pathétique, Nathanaël, plutôt que la tranquillité. Je ne souhaite pas d’autre repos que celui du sommeil de la mort. J’ai peur que tout désir, toute énergie que je n’aurais pas satisfaits durant ma vie, pour leur survie ne me tourmentent. J’espère, après avoir exprimé sur cette terre tout ce qui attendait en moi, satisfait, mourir complètement désespéré. »
Paludes
Le narrateur reçoit la visite de son ami Hubert et lui annonce qu’il écrit un livre intitulé Paludes. L’ouvrage s’inspire de deux vers de Virgile à propos de Tityre, le célèbre berger des Bucoliques : celui-ci, bien que possédant un champ «plein de pierres et de marécages», est heureux de son sort. Le narrateur expose ensuite son projet à Angèle, avec laquelle il entretient une morne relation vaguement amoureuse. Il note diverses remarques sur Richard qui, satisfait de la médiocrité de son existence besogneuse, rappelle Tityre. La vie du narrateur est grise, elle aussi. Une exaspérante monotonie préside à tous les maigres événements de ses journées oisives. Ses relations avec les littérateurs qu’il fréquente, aussi bien qu’avec ses amis Hubert et Angèle, sont moroses…
Le retour de l’enfant prodigue
L’enfant prodigue qui, aujourd’hui, rentre chez son père n’est pas celui qu’on croit, l’humble, le repenti. C’est un vaincu. La misère le ramène à sa famille, de même que jadis le mirage de l’aventure l’avait poussé sur les routes. Il tombe ainsi dans un piège. Quand il s’en aperçoit, il est trop tard. On ne quitte pas les siens deux fois. Mais il aidera son jeune frère à partir de la maison.
Le retour de l’URSS
» Ah! Que n’étais-je venu simplement en touriste ! ou en naturaliste ravi de découvrir là-bas quantité de plantes nouvelles, de reconnaître sur les hauts plateaux la « scabieuse du Caucase » de mon jardin… Mais ce n’est point là ce que je suis venu chercher en U.R.S.S. Ce qui m’y importe c’est l’homme, les hommes, et ce qu’on en peut faire, et ce qu’on en a fait. La forêt qui m’y attire, affreus-ment touffue et où je me perds, c’est celle des questions sociales. En U.R.S.S. elles vous sollicitent, et vous pressent, et vous oppressent de toutes parts. » Lors de son voyage en U.R.S.S., André Gide découvre, derrière le faux enthousiasme collectif, une entreprise constante de désindividualisation. Retour de l’U.R.S.S., publié en 1936, puis l’année suivante les Retouches firent sensation. Les deux livres restent un témoignage capital.
Le retour du Tchad
En 1925, chargé de mission par le gouvernement, André Gide s’embarque pour un voyage au Congo et au Tchad. Il fera à son retour un rapport sur les grandes compagnies concessionnaires, qui déclenchera une enquête administrative et un débat à la Chambre. En outre il y dénonce les mauvais traitements infligés aux indigènes et la forte ségrégation raciale. Cependant la majeure partie du livre est consacré à l’émerveillement que lui inspirent le climat, la faune et la flore. Ces textes, écrits en 1927-1928, frappent par leur actualité, rien n’a vraiment changé. Désespérant…
Si le grain ne meurt
Dans la première partie de ce récit autobiographique. Gide conte son enfance et son adolescence. Fortement marquée par une éducation puritaine, sa prime jeunesse se déroule dans un climat d’austérité religieuse et morale. Gide retrace le cours chaotique de sa scolarité, perturbée par la mort de son père et une fragilité nerveuse maladive. Il brosse le portrait des parents, des maîtres ou des amis qui ont compté dans la formation de son caractère et de son esprit.
Dans la seconde partie, sont évoqués l’éveil au plaisir et la conquête de la liberté. Le jeune homme s’affranchit peu à peu de l’emprise religieuse et de l’autorité maternelle. Un long périple en Afrique où Gide, atteint par la tuberculose, frôle la mort, constitue l’étape décisive de cette évolution. Il découvre en lui l’empire du désir et se livre à ses premières expériences sexuelles. Comprenant que c’est dans l’homosexualité que sa sensualité trouve son vrai épanouissement, il brave progressivement les interdits de sa conscience puritaine et, sans parvenir tout à fait à faire taire la honte et le remords, il s’adonne au plaisir avec ardeur et bonheur. De retour en France, il a la douleur de perdre sa mère. Peu après, il se fiance avec sa cousine.
La symphonie pastorale
Le pasteur – le personnage n’a pas de nom dans le roman qui utilise sa fonction pour le désigner – recueille une jeune orpheline d’environ quinze ans, aveugle et, semble-t-il, totalement dépourvue d’intelligence. Il se consacre à l’éducation de l’enfant, dont il note les progrès dans son journal. Il lui apprend la beauté du monde dont la Symphonie pastorale de Beethoven, écoutée avec la jeune fille lors d’un concert, lui fournit la métaphore. Grâce aux soins attentifs du pasteur qui, se justifiant par la parabole de la brebis égarée, lui consacre plus de temps et d’attention qu’à ses propres enfants, l’aveugle, nommée désormais Gertrude, fait de rapides et spectaculaires progrès…
Le traité du Narcisse – Théorie du symbole
Le Traité du Narcisse est considéré comme l’un des plus important manifeste de la doctrine française du Symbolisme. De par sa forme narrative, il développe également certaines tendances ironiques paradoxales.
Voyage au congo
En 1925, chargé de mission par le gouvernement, André Gide s’embarque pour un voyage au Congo et au Tchad. Il fera à son retour un rapport sur les grandes compagnies concessionnaires, qui déclenchera une enquête administrative et un débat à la Chambre. En outre il y dénonce les mauvais traitements infligés aux indigènes et la forte ségrégation raciale. Cependant la majeure partie du livre est consacré à l’émerveillement que lui inspirent le climat, la faune et la flore. Ces textes, écrits en 1927-1928, frappent par leur actualité, rien n’a vraiment changé. Désespérant…
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