La vieille Taki rédige pour son neveu les souvenirs de ses années de service, avant guerre, dans la petite maison de style occidental de M Hirai, sous-directeur d’une entreprise de jouets florissante, à Tokyo. Taki se souvient avec ferveur de son quotidien dans le foyer de sa patronne Tokiko, de l’intimité qui se noue entre elles, pendant ce qui fut, pour Taki, un long moment de bonheur. Elle évoque l’amour platonique entre les époux Hirai puis les sentiments de Tokiko pour un jeune dessinateur de la fabrique de jouets, Itakura. L’atmosphère se tend, le commerce périclite tandis que les préparatifs de la guerre envahissent peu à peu le quotidien. Les amants auront-ils le temps de s’aimer ? Après la mort de Taki, son neveu découvre le cahier de sa tante et des dessins d’une maison au toit rouge qui ont fait le succès d’un artiste connu après la guerre, un certain Itakura… Taki n’a pas tout dit et l’on sent dans son récit la douleur qu’elle porte encore.
Kyoko Nakajima nous immerge dans une époque où s’épanouit une culture très vivante, mi-occidentale mi-japonaise, interrompue brutalement par la montée en puissance de l’armée puis par la guerre. La pudeur de l’écriture des sentiments, l’élégance de ce récit tout en finesse, très fortement attaché à la vie quotidienne et marqué par la nostalgie, un épilogue inattendu, en font un roman très émouvant.
PapaDustream