Hollywood Forever Cemetery, 20 août 1981. Un vieil homme hagard et fatigué cherche la tombe de son fils. L’homme est Jules Dassin, grand cinéaste américain qui, un an plus tôt, a enterré ici Joe Dassin, chanteur au succès planétaire emporté par un infarctus à l’âge de 41 ans. Au crépuscule de sa carrière, terrassé par le chagrin, Jules se raccroche à une idée de documentaire : pour rendre hommage à Joe, il entend commémorer tous les 20 août de sa vie. C’est ainsi qu’on remonte avec lui en 1938, où le tout jeune Jules et sa femme Béatrice attendent leur premier enfant. Au gré des souvenirs se déploie la trajectoire fascinante des Dassin père et fils, descendants de Samuel Dassin, Juif d’Odessa qui a tenté sa chance en Amérique. On passe en revue les débuts de Jules au théâtre yiddish new-yorkais et au cinéma, aux côtés d’Hitchcock, à la RKO puis à la MGM. Dénoncé lors de la chasse aux sorcières maccarthyste pour ses prises de position communistes, Jules est contraint de fuir en Europe avec Béatrice et le petit Joe ; commence alors une existence nomade au gré des déménagements et des tournages. Un hommage à l’histoire du cinéma et au show business des deux côtés de l’Atlantique, ce roman est avant tout une exploration poignante d’une relation père-fils, tous deux artistes, tous deux farouchement indépendants. Fasciné par son père trop absent, Joe se construit dans son ombre et passe lui-même par une vie tiraillée entre plusieurs continents. Il connaîtra un succès phénoménal, mais aussi la dépression, la mort de son premier-né et l’enfer des addictions. Dans son roman, Alexis Salatko imagine avec justesse et douceur les sentiments d’un père rongé par les regrets.
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