Moitié écrivain, moitié dandy, Nophto n’a publié qu’un ouvrage obscur passé inaperçu. Son nouvel opus, Les Trois Pylônes, porte les traces du grand roman qu’il ambitionne d’écrire et qui, on le devine, sera son chef-d’œuvre une fois achevé. Mais impossible de le commencer. Alors Nophto se contente de subir les choses, d’être le spectateur des événements ordinaires. Il passe son temps à observer ses voisins depuis sa fenêtre, ou à traîner avec ses amis et ses quelques relations sentimentales — jamais très durables. L’écrivain préfère se retrancher dans ses passions, ses obsessions. Entre la réalité et ses rêveries, il y a un gouffre ; ce livre raconte l’histoire de ce gouffre. Dans ce roman, l’auteur, le narrateur et le héros sont des calques les uns des autres : les mêmes, mais pas tout à fait. Ils ont en commun la recherche de l’absolu, la silhouette qui flotte, le verbe qui pique. La langue de Felix Macherez est à la fois moderne, sulfureuse, baroque, drôle, elle révèle un authentique styliste.
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