« Sacrée morceau de nana, ta fille. Mais ça ne change rien. T’as quarante-huit heures pour nous rembourser. Sinon… » Je la scrute et je plonge mon regard dans le sien. Sans lui laisser le temps de refuser, je poursuis. — Tu deviens ma reine et je déleste ton père de ses dettes. Elle déglutit, sans quitter mon regard. L’information lui parvient mais elle desserre à peine les dents. — Tu… Tu n’es pas sérieux. — Si. Très. Elle prend une inspiration, elle digère. Très bien. Elle n’a pas dit non. — Mais… Et Sonia ? — Je m’en fous de Sonia. Je te veux, toi. À mes côtés. Et je m’engage à ne pas te toucher si tu ne le désire pas… — J’espère bien ! Bon sang… Son petit air offusqué me donne encore plus envie de plaquer ma bouche contre la sienne. --- Dès qu’il l’a vue, il a su que c’était elle. C’était elle qui deviendrait sa femme. Quel qu’en soit le prix. Depuis la mort de Pedro, Thomas était devenu un roi. Un chef de gang, à la tête d’un véritable empire du crime. Mais son ascendance au trône était loin de faire l’unanimité dans les rangs. On le trouvait trop doux, trop gentil. Trop laxiste. Lui, qui avait pourtant été recueilli dans la rue par le parrain, lui qui avait été élevé dans ce monde, qui avait volé et tué pour le gang ! Lui qui était devenu le bras droit de Pedro, avant de lui succéder à sa mort ! Lui, Thomas Moore, trop laxiste ?! Thomas le savait, il lui fallait une diversion. Une distraction, pour montrer son autorité, pour faire oublier sa réputation de coureur de jupons, pour montrer à ses hommes qu’il n’était plus le gamin qu’ils avaient connu. Il devait se marier. Il était roi, il lui fallait une reine. La plus belle qu’on ait jamais vu. Nina Sanchez. Elle serait parfaite pour ce rôle. Elle n’avait rien, il lui offrirait tout. Il n’y avait qu’un seul problème : Nina le détestait plus que tout au monde. Mais Thomas n’est pas le genre d’homme à prendre non comme réponse…

 

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