Dès 2008, deux ans après le lancement de la plateforme WikiLeaks, Stefania Maurizi commence à s’intéresser au travail de l’équipe qui entoure Julian Assange. Elle a passé plus d’une décennie à enquêter sur les crimes d’État, la répression journalistique, les bavures militaires et la destruction méthodique d’une organisation qui se bat pour la transparence et la liberté de l’information. Une liberté mise à mal après la diffusion des «Wars logs», ces journaux de guerre que devaient rédiger les soldats américains engagés dans les guerres en Afghanistan et en Irak. Transmis à Wikileaks par une analyste du renseignement, Chelsea Manning, les War logs ont fait connaître au monde entier les actes de torture sur des prisonniers et les nombreuses bavures de l’armée de la coalition, qui ont entraîné la mort de civils afghans et irakiens. Suite à ces révélations, le Pentagone et la NSA ont tout fait pour discréditer un travail journalistique exigeant et détruire une organisation qui se bat contre les dérives des pouvoirs d’État. À travers l’histoire de WikiLeaks et la persécution judiridique qui l’accompagne, l’autrice révèle le danger que font peser sur la démocratie de très puissantes institutions comme le Pentagone, la CIA et la NSA. Non seulement en dissimulant des crimes d’État particulièrement graves, mais aussi en exerçant une surveillance de masse au prétexte de lutter contre le terrorisme, le « complexe militaro-industriel » étatsunien développe des méthodes dignes des pires régimes totalitaires. Stefania Maurizi pose la question de la place du journalisme dans nos démocraties, en soulignant le paradoxe de la situation : un journaliste s’est vu emprisonné et traité comme un terroriste pour avoir dénoncé des crimes de guerre et des dérives inacceptables du pouvoir d’État.
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