Des années après avoir quitté Alger, la ville de son enfance, la narratrice entame une errance dans ce qu’elle nomme son « labyrinthe Algérie ». Née dans les années soixante d’un père algérien et d’une mère française, elle appartient à cette petite communauté d’enfants issus de mariages mixtes, dont les mères ont épousé en pleine guerre de jeunes Algériens venus étudier en France, et les ont suivis dans le pays qu’ils allaient contribuer à reconstruire. Pendant ces premières années de l’Indépendance, l’espoir existe encore d’une société ouverte et plurielle. Même si, dans les récits intimes, réapparaissent les incompréhensions et la méfiance. Devenue adulte, la narratrice réalise – et c’est la grande beauté de ce livre – qu’un pays où cohabiteraient encore les époques et les communautés existe de manière souterraine dans la mémoire des femmes dont elle évoque les destinées : ce sont elles qui, par la transmission de savoirs précieux sur les plantes, la terre, les étoffes ou la nourriture, tissent ensemble passé et présent. L’Oiseau des Français est un magnifique voyage au cœur de la question si complexe, et si contemporaine, des identités partagées entre les deux rives de la Méditerranée.
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