« Cache-toi, petit déviant. Je ne te montrerai aucune pitié. "Laisse-moi." Dis-je, mes mots bas et manquant de force. Peut-être parce que je ne le voulais pas. Il se pencha plus près. L'obscurité le rendait invisible, mais le sweat à capuche le gardait également caché. "Tu devrais faire mieux, Petit Déviant." Je me tortillai dans sa prise, tordant mon bras pour le libérer, mais il ne fit que resserrer sa prise au point de souffrir. "Soumettre." J'ai ri. "Dans tes rêves." Dis-je en serrant les dents, puis je lui ai donné un coup de tête. Malheureusement, il était prêt et ma tête n'a fait qu'effleurer son menton. Il rit sombrement mais s'arrêta net lorsque je me levai sur la pointe des pieds et l'embrassai. J'ai souri intérieurement alors que son emprise se relâchait et il m'a rendu mon baiser. Ça sent la cannelle, tout comme mon Ghost. Mais toujours glacé tout comme mon Chevalier. Cette fois, quand je l'ai repoussé, le prenant par surprise de toutes mes forces, il a trébuché et je me suis retourné pour courir vers lui. Je n’ai même pas fait deux pas quand je suis tombé par terre avec lui sur moi. "Putain…" grognai-je et les doigts se resserrèrent autour de ma gorge alors qu'il grognait, "Je vais te baiser, petite fille." J'ai pris une inspiration. C'était différent. Sa voix. Le nom qu'il a utilisé pour moi. Et un frisson d’appréhension me parcourut. "Je—je" "Chut..." Ses lèvres effleurèrent les miennes alors qu'il dit : "Tu connais ton mot de passe ?" Mot sûr. Qu'est-ce que c'était? Oui. Promesse. J'ai hoché la tête. "Dis-le." "Promesse." Mes lèvres effleurèrent les siennes pendant que je parlais. "Alors dis-le seulement quand tu veux que j'arrête. Oui?" J'ai hoché la tête. "Dis-le." Il grogna, son poids me poussant durement contre la moquette. "Oui." Et puis c'était parti. "Bien. Parce que maintenant, plus rien ne m’arrêterait. Sa main se dirigea vers mon haut alors que ses doigts rugueux commençaient à la déchirer. "Je vais te baiser si fort, petite fille, je vais te faire pleurer." ~ J'ai marché dans les couloirs calmes de l'école, il n'y avait personne autour car tous les élèves étaient dans la classe. Moi? Je n’aime pas rester assise là et voir tous les enfants me regarder comme si j’étais une sorte de monstre. Et les professeurs, ils me regardent avec pitié comme si en me fixant ils connaissaient l'histoire derrière la cicatrice qui m'a marqué le visage. Au début, les enfants avaient essayé de s'en prendre à moi, en faisant des blagues et en me harcelant comme ils le font avec d'autres enfants plus petits et plus faibles, mais depuis que mes frères ont décidé de les rembourser, ils ne me regardent même pas directement, même s'ils chuchotent assez fort. ce qu'ils pensaient de moi. Les anciens savent ce qui leur arriverait s’ils essayaient quelque chose : il leur suffit de nous regarder. Même à quatorze ans, je me rapprochais en taille de mon frère aîné qui est le plus grand de l’école. Mais les nouveaux... ils ne savent pas ce que les frères Carter feraient si quelque chose arrivait à l'un de nous. Alors les anciens avertissent les nouveaux de rester loin de nous. C'est bien, mais ce n'est pas suffisant. Parce que, parfois j’ai envie de me battre, parfois j’ai juste envie de tabasser ces petits connards qui m’ont pointé du doigt alors qu’ils ne savaient même pas ce que j’ai vécu. Leurs cauchemars consistent à perdre un nouveau jouet et à ne pas pouvoir manger la dernière tranche de pizza, pas quand quelqu'un vous enlève votre innocence. Ils pensent qu’avoir de mauvaises notes est horrible, ils ne savent pas que voir ses frères se faire punir pour quelque chose qu’ils ont fait est horrible. Ils ne savent pas comment fonctionne le monde réel, le monde au-delà de leurs grandes maisons et de leurs vêtements coûteux.

 

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