« Après ta mort, je voyais tes traits sur toutes les femmes. Je les prenais pour toi si je me retournais trop vite ou si je balayais une pièce du regard. Pas parce qu’elles te ressemblaient. Elles étaient toi. » La vie de Thiago ne sera jamais la même après la mort de sa femme. Pourtant, il n’a de cesse de lui parler, faisant de nous les spectateurs indiscrets de ce dialogue qui mélange le passé avec Vera et le présent « sans » Vera. Quoique la frontière entre les deux semble fragile. Une solution s’impose pour ne pas sombrer : quitter Chicago. Loin des circonstances de la mort de Vera, de sa belle-mère aussi effondrée que lui, de son appartement plein des signes d’existence de l’absente, c’est au milieu des bois qu’il cherche à apaiser sa colère, sa rage, sa tristesse. Mais au-delà de la disparition de l’être aimé, quelque chose le hante inexorablement et il ose enfin affronter ce qui le tourmente : une histoire familiale sombre et maudite. Gus Moreno nous enchaîne à Thiago, à l’intimité de son deuil, à son isolement. Rares sont les livres d’horreur qui parlent si bien d’amour.
PapaDustream