« J’ai tâché d’être drôle sans faire d’humour, d’être légère sans être gaie, d’être optimiste sans jamais être confiante », écrit Gaïa à son éditeur en faisant l’aveu de sa propre difficulté dans l’existence. Accablée par son époque, Gaïa croit qu’en changeant de ton et de registre, elle aura une existence légère et gaie, celle qu’elle voudrait raconter dans le livre qu’elle n’a pas encore écrit. Mais il y a ses parents. Ils ont beau vivre à New-York, ils s’incrustent dans sa vie. Au téléphone, le père, qui se convertit au judaïsme, commente inlassablement Joyce ou Hegel. Comment écrire une comédie avec des parents pas comiques ? À New-York, sa mère démolit son projet. C’est un peu léger, lui reproche-t-elle. C’est exactement l’objet du livre. Et surtout fuir l’amour. Mais quand Gaïa rencontre Marcus à New-York, elle comprend qu’on ne peut pas s’en débarrasser si facilement. Il lui faut chercher l’inspiration ailleurs. Peut-être au magazine où elle est journaliste de mode, et durant les soirées convenues qu’elle observe avec ironie. Que reste-t-il de la mode en dehors du fric ? Un écœurement généralisé plonge Gaïa et ses deux amies dans des conversations alcoolisées et hilarantes. La mode, ce n’est plus un projet d’avenir ! L’a-t-elle seulement déjà été ? Et la littérature ?
PapaDustream