Le Languedoc vivait heureux, en ces premières années du XIIIe siècle. Du Lauraguais jusqu’au Rhône, dans les belles et opulentes cités de Toulouse, de Carcassonne, de Narbonne, de Béziers, de Montpellier, d’Albi, dans les châteaux où fleurissaient les cours d’amour, régnaient un air de légèreté et de liberté, un bonheur de vivre qui contrastaient avec la rudesse des pays du nord de la Loire – la France de Philippe Auguste et de ces grands barons qui ne rêvaient que batailles et conquêtes. C’est de là, précisément, que, dans l’été de l’année 1209, déferla le malheur : l’armée innombrable des croisés que le pape Innocent III lançait sur le Midi pour en extirper l’hérésie cathare. Du massacre de Béziers au bûcher de Montségur, le calvaire du Languedoc allait durer trente-cinq ans.
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