« Dès les premiers jours de son internement, Amadeus sut avec certitude, grâce aux affirmations et explications de son cerveau, qu’il lui faudrait détruire ce monde qui le tenait prisonnier. Pourquoi l’avait-on placé, lui, Amadeus Jones, réceptacle du plus puissant cerveau sur cette terre, dans un asile de fous ? Parce qu’il s’était débarrassé de ses parents ? Une simple erreur de jeunesse, le cerveau était formel sur ce point. Comment était-il censé supporter la vie au quotidien dans cet univers étrange, toujours bizarre, peuplé de vieillards séniles et d’erreurs de la génétique ? Il fallait que ça craque. L’occupant cérébral l’avait exigé. Le cerveau n’avait pas encore de plans précis pour la suite des événements, mais il était certain que la révolution future passait par la destruction pure et simple de la clinique Bruckner. » À travers la révolte d’Amadeus Jones, Cizia Zykë explore une fois de plus un thème qui lui est cher, la folie. Il établit, comme dans Alixe ou Blasphèmes, une réponse cinglante à la pensée de Rousseau : l’homme peut-être naturellement mauvais, et ce parfois dés la naissance. En situant l’action de ce roman aux États-Unis, et en explorant le potentiel de destruction d’un individu aux capacités intellectuelles supérieures à la moyenne, il nous amène sur le terrain de l’angoisse tel que Stephen King l’a balisé. Il l’enrichit de ce style jubilatoire qui caractérise son oeuvre, percutant, outrancier et cynique. Ecrit en 2001 aux États-Unis, La révolte d’Amadeus Jones se situe chronologiquement juste avant la trilogie albanaise, et sera donc un des derniers romans de Cizia Zykë.
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