Trahisons prend place sur Yeowe peu de temps après la révolution et la guerre de trente années qui a chassé de la planète les corporations et les propriétaires. Yoss, narratrice âgée de ce premier récit, a fait le choix de se retirer dans les marais afin d’entrer dans le silence ; un silence propice à l’oubli ; oubli du départ de ses enfants vers un autre monde de l’Ekumen ; oubli de la guerre de libération et d’indépendance. Son plus proche voisin, Abberkam, vit ce silence comme un purgatoire. Leader révolutionnaire, il a été déchu de tout son pouvoir après avoir trahi. Une longue maladie et des soins attentifs vont le rapprocher de Yoss et l’on va se rendre compte que la convalescence la plus longue n’est sans doute pas celle du corps.
Dans Jour de pardon, Solly, une jeune « mobile » – comprendre, une agente de l’Ekumen non attachée à un monde -, réprouve l’esclavage. Or, envoyée pour prendre contact avec un royaume de Werel, on lui affecte comme garde du corps un individu rigide et peu loquace qu’elle a tôt fait de mépriser. Elle ne sait évidemment pas que celui-ci a une histoire longue et dramatique. À l’intrigue intimiste de ce duo se découvrant, s’ajoute une machination de nature plus géopolitique.
Un homme du peuple & Libération d’une femme sont les deux facettes d’un même récit et constituent le point culminant de Cinq chemins de pardon. Havzhiva, formé à l’école de l’Ekumen, a rompu tous les ponts avec sa communauté natale et choisit d’être affecté sur Yeowe, qui vient d’être libérée. Il y découvre la persistance du sexisme et va se faire un devoir de prôner la nécessité de l’éducation, qui seule permet aux êtres de cheminer vers leur libération. « Tout savoir est local, toute vérité est partielle.
Nulle vérité ne peut rendre fausse une autre vérité. Tout savoir est une partie du savoir global. Vraie ligne, vraie couleur. Quand on a vu le motif général, on ne peut plus prendre la partie pour l’ensemble. » Grâce au témoignage de Rakam, « femme-liée » d’un grand domaine de Werel, nous pénétrons au coeur du système esclavagiste. Ballottée entre des mains peu recommandables, elle finit par faire reconnaître son affranchissement et migrer sur Yeowe, d’où personne ne revient jamais, chante-t-on sur Werel, mais où les « mobiliers » viennent d’arracher leur liberté. Une nouvelle désillusion et un nouveau combat l’attendent car, lorsque l’on est un immigrant et de surcroît une femme, il n’est pas aisé d’être traité dignement.
Dans Musique Ancienne et les femmes esclaves, on retrouve Havzhiva, qui explore Yeowe, désormais sous l’égide du gouvernement de Libération après de multiples guerres.
Il s’allie au mouvement des esclaves et aide les anciennes femmes-liées à s’intégrer à la vie sociale et politique, le gouvernement étant régi par d’anciens hommes-liés les reléguant à des positions subalternes.
PapaDustream