Marina Jarre eut du mal à se faire à l’idée qu’elle appartenait à une famille. La sienne lui paraissait lointaine, éclatée entre plusieurs langues, cultures, et appartenances religieuses. Dans ce grand récit autobiographique enfin traduit en français, elle évoque cette étrangeté dans une prose singulière et dépeint l’interrogation lancinante qui l’habitat toute sa vie, sur sa place de fille, de mère et d’autrice. Roman de formation autant que témoignage d’une exilée perpétuelle, Les Pères lointains nous offre une étonnante traversée du vingtième siècle. Marina Jarre est née à Riga en 1925 d’un père juif letton et d’une mère italienne et protestante, puis elle a vécu en Italie de l’âge de dix ans jusqu’à sa mort en 2016. Elle a fait paraître une quinzaine d’ouvrages de son vivant, sans jamais connaître la consécration. Les Pères lointains, publié une première fois en 1987, a été salué comme un chef-d’œuvre oublié au moment de sa réédition récente, et le livre est maintenant traduit dans le monde entier.
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