Une femme, deux moments de vie à dix ans d’intervalle : la passion amoureuse et la dépression post-partum. Paris, un jour de février. Alice rencontre Éric, et la violence de leur désir les submerge. Jeune femme de 28 ans, Alice est déjà en couple avec Xavier, et cette existence lui semble brusquement fade. Éric est une certitude. Son silence omniprésent aimante quelque chose de très profond en elle, d’animal, son besoin de fuite et de liberté. Après sept mois de double vie, de passion amoureuse pure et incandescente, d’un manque insoutenable, elle décide de tout quitter pour lui, de le rejoindre à Londres, et soudain ils se heurtent à ce même silence, à leurs failles et à leurs faiblesses. Dix ans ont passé. Alice est mariée à Antoine. Ils ont une fille d’un an et attendent leur deuxième enfant. Alors qu’ils déménagent à Toulouse, Alice sent qu’elle sombre. Paris lui manque, sa vie d’avant lui manque, elle n’a plus de désir pour son époux. Mère épuisée, elle n’a plus la force d’affronter son quotidien. Au cœur de cette dépression post-partum, alors que le désir et la liberté semblent si loin, elle repense à cette période de sa vie où ils étaient à leur paroxysme. Elle se souvient alors d’Éric. Peu à peu, elle remonte le fil de sa mémoire. Il est sa fuite, sa cabane, pour tenir. Elle ne sait pas ce qu’il émergera de ces souvenirs. « Éric, hermétique mutique, mon silence a ricoché sur le sien, et je me suis dit, c’est le sens de ma vie, c’est ça que je cherchais depuis toujours, je le ressens enfin, tout le reste a mené à ça, tout le reste était là pour me permettre de vivre ça. J’étais une autre, c’est ce qui m’a emmenée sur cette voie, savoir que je devenais une autre grâce à Éric, que j’allais enfin vivre cette vie que j’attendais depuis si longtemps, libre, folle, en dehors de la réalité des autres, je ne savais pas encore vraiment comment, mais j’avais cette certitude d’accéder à autre chose, je savais que c’était rare. » « L’anesthésiste me demande, avant l’accouchement, de quoi avez-vous peur ? J’ai peur de mourir. Et j’ai peur de devenir mère. Souvent, je voudrais être prise dans des bras, que quelqu’un me dise ça va aller. Alors je pense à Éric. »

 

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