Je me suis sentie tout à coup très seule, vulnérable. Une brise soufflait de la mer et me projetait du sable dans les yeux. Le soleil basculait vers l’horizon et il ferait bientôt froid. Au moment où les prémices de la panique montaient en moi, un homme est sorti de la maison en se frottant vivement les mains. Puis il a emprunté un sentier pavé dans ma direction. « Ravi de vous voir ici, Carrie. » Je me suis brusquement sentie idiote d’avoir envisagé que Zima ne vienne pas. « Salut », ai-je répondu, mal à l’aise. Mon hôte m’a tendu la main. Je l’ai serrée et j’ai perçu la texture légèrement plastique de sa peau artificielle. Aujourd’hui, elle était gris étain. « Allons nous asseoir sur le balcon. Le crépuscule est un beau spectacle, n’est-ce pas ? » J’ai acquiescé : « En effet. » Il s’est détourné, s’est dirigé vers la maison. Ses muscles, contractés par la marche, saillaient sous sa peau à la couleur métallique. Des éclats pareils à des écailles sur la chair de son dos tissaient comme une mosaïque de puces réfléchissantes. Il était aussi beau qu’une statue ; une panthère puissante et déliée…
PapaDustream