Cette année-là, 1987, une chaleur caniculaire s'est abattue sur la côte Est pendant les quatre jours du long week-end de la Fête du Travail. Henry a treize ans, vit avec sa mère - son père les a quittés, s'est remarié, a eu un autre enfant - et commence à être obsédé par les filles. Jusque-là, rien que de très ordinaire, sauf que sa mère, elle, ne l'est pas. Encore jeune et jolie, Adele s'est pratiquement retirée du monde et ne sort de sa maison qu'en de rares circonstances, notamment pour s'approvisionner en boîtes de conserves. En cette veille de long week-end, la prochaine rentrée des classes, la contraint de conduire Henry au centre commercial s'acheter vêtements et fournitures. Et c'est là que, planté devant le présentoir des magazines où il essaye de feuilleter en douce Playboy, Henry se heurte à Frank, ou plutôt que Frank s'impose à Henry. Cette rencontre va bouleverser la vie des trois protagonistes. Frank, blessé, convainc Adele de l'emmener chez elle. La suite : une très belle histoire d'amour entre Adele et Frank, mais qui n'a guère d'avenir. Car Frank est un taulard évadé, condamné pour meurtre. Pendant quatre jours, le trio va vivre un extraordinaire huis clos, le passé de chacun se révélant au fil des heures. Vingt ans plus tard, Henry nous raconte cette histoire, et son récit dégage la force qu'assurent la simplicité d'une écriture exemplaire mais aussi l'originalité d'un incroyable scénario. Quant à la fin, surprenante, elle n'est pas le moindre trait émouvant de ce roman percutant, drôle, jamais banal, qui marque aussi la redécouverte d'un écrivain. Avec ce Long week-end, plébiscité par une critique unanime, Joyce Maynard reprend en effet une place de premier plan dans la littérature américaine.
PapaDustream