Le 17 juin 1816, la frégate La Méduse quitte Rochefort à destination de Saint-Louis, au Sénégal. À son bord, quelques 400 passagers formant comme une petite France – bourgeois, militaires, négociants, un équipage nombreux.
Au commandement, un capitaine dont l’incompétence avérée sera à l’origine du naufrage. Les chaloupes étant en trop petit nombre, 150 passagers sont abandonnés sur un radeau.
Seuls 15 seront sauvés, après treize journées d’enfer, jalonnées de meurtres, de corps dépecés et d’ultimes stratégies de survie. Savigny, le médecin de bord, en fera le récit, que le monde entier voudra connaître, jusque dans ses détails les plus atroces.
Qu’aurait-on fait à leur place? Dans ce roman historique et anthropologique au rythme effréné, Franzobel pousse le lecteur à la limite du supportable : son style – précis, poétique, cru – sert la tension dramatique et fraie sans cesse avec l’ignoble pour nous plonger au cœur du carnage.
Un voyage en enfer dont nous ne sortirons pas indemnes. À la fois magnétique et écœurant – magnétique parce qu’écœurant –, le livre brise bien des tabous : tabou de la violence absolue, tabou de la lire, tabou d’y trouver aussi du plaisir.
PapaDustream