Un tueur en série qui massacre les femmes avec un fer à cheval, un commissaire qui roupille tout le temps, un apprenti détective désœuvré qui résout l’énigme tout en cherchant son père biologique, une petite ville où boire est le seul remède à la mélancolie, tels sont quelques ingrédients de ce faux polar style Série noire, mais vrai numéro de voltige à la Bartelt qui se lance dans un roman comme un jockey dans un tiercé, avec comme cravache des phrases parfaites et absurdes, des aphorismes hilarants et des décors gris comme une orange. C’est irrésistible quand attend d’un auteur qu’il vous emporte où il veut, et si possible loin de vos pompes, of course… Dans ce petit roman, c’est la quintessence d’un auteur au galop unique, au trot entêtant, au pas cadencé. Un bonheur.
Franz Bartelt est un écrivain français prétendument né dans les années 40. Il commence à écrire tôt mais publie plutôt tard, après avoir connu la vraie vie et notamment l’usine (de papier, of course). Avant la quarantaine il se fait écrivain, enchaînant les livres, notamment chez Gallimard où il connaît le succès. Il fait rire son monde, passant de la dramatique au polar (avec deux Série Noire mémorables), et de la nouvelle au roman.
Il est Ardennais, ce n’est pas la moindre de ses qualités.
PapaDustream