» Nous sommes arrivés à Tabriz ce matin : le prince, moi-même, et une caisse d’armes. Venir à Tabriz était la décision la plus stupide à prendre, le prince l’a prise, je l’ai suivi. En Perse, les princes sont nombreux, mais à mes yeux, le prince des princes est mon prince. Être son précepteur a fait de moi un homme respecté. C’est pourquoi je lui resterai fidèle à jamais.
Tout allait si bien que je croyais vieillir paisiblement et mourir à Téhéran. Le coup d’état ne concernait que les Perses, et en aucun cas un Français comme moi. Mais je n’ai pu me résigner à laisser le prince seul. Il n’a aucune idée de ce qui l’attend. Il est jeune, amoureux, il relève un défi, il va au duel : la liberté contre la tyrannie ! Alors qu’en réalité il ne s’agit pas d’un combat loyal, à armes égales, mais d’une lutte désespérée qui oppose une poignée d’hommes à toute une armée… «
En 1906, l’Iran fait sa première révolution et devient une monarchie constitutionnelle. Mais, à l’été 1908, le Shah fait bombarder le parlement. Une seule ville, Tabriz, refuse de se soumettre et résiste avec acharnement pendant dix mois. Dans cette fresque aux grandes figures héroïques, Parisa Reza nous révèle un épisode fort peu connu du séisme qui a secoué l’Iran au début du me siècle, apportant les idées nouvelles du communisme.
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