A la fin de l’été de 1913, Cécile Brunie, toute jeune institutrice, arrive à Saint-Roch pour y prendre possession de son poste. Dans ce petit village de la basse Corrèze où le curé fait seul la loi et où prospère une école congréganiste, elle est accueillie comme le diable en personne.
Nul ne doute que, comme ses prédécesseurs. elle ne puisse tenir que quelques mois devant le redoutable abbé Brissaud qui, chaque dimanche, tonne contre l’école sans Dieu et ses suppôts.
Mais Cécile fait front, résiste aux injures, aux provocations, aux calomnies et, peu à peu, par la compétence, sa patience et son courage, gagne la confiance au village et voit se peupler son école au détriment de l’établissement religieux.
Au terme d’une année terrible, sa victoire aura le visage heureux de la petite Malvina Delpeuch, que chacun considérait comme une demeurée et qu’elle aura réussi à conduire jusqu’au certificat d’études, suprême consécration en ces temps-là et en ces pays-là.
C’est Malvina, devenue elle-même institutrice, qui, bien plus tard, raconte cette histoire. Malvina n’a rien oublié de cette année de son enfance misérable et méprisée, ni de cette jeune femme fragile qui lui a ouvert les portes du savoir et de la dignité.
C’était en 1914; la guerre était là qui, avec les hommes de Saint-Roch, allait ensevelir le vieux monde rural sous les ruines…
Michel Peyramaure a écrit ici un roman où tout est vrai, où tout est juste. Une France toujours présente en nous resurgit dans ce récit qui illustre l’un des grands combats qui ont marqué son histoire. Et revit une époque, pas si lointaine, où l’orange de Noël était pour les enfants pauvres de Saint-Roch et d’ailleurs le plus inespéré cadeau du monde.
PapaDustream