« Pourquoi je suis noir et toi blanche ? » Au fil de l’eau et au gré des souvenirs, un garçon et sa mère adoptive descendent le fleuve Atrato. L’enfant ne le sait pas encore, mais la pirogue doit les mener jusqu’à Quibdó, où habite sa mère biologique. La jungle colombienne est mystérieuse, âpre, parfois agressive, les conditions de la traversée ne sont pas idéales et l’embarcation doit s’arrêter pour que les voyageurs puissent passer la nuit sur la terre ferme. Le trajet durera quelques jours, l’occasion pour la mère adoptive de l’enfant de se confier à d’autres femmes et de replonger dans son passé afin de comprendre ce qui l’a amenée jusqu’ici.
Alors que la narratrice voudrait ne jamais arriver à destination, que l’expédition s’étire au fil des diverses étapes et des rencontres, une angoisse sourde s’installe. Au milieu de cette région bercée par la violence des luttes armées, les passagers croisent de plus en plus de personnes aux prises avec leur douloureux destin – un accouchement tragique, un incendie qui dévaste un village. Puis des coups de feu retentissent peu avant l’arrivée à Quibdó, où l’enfant retrouve finalement sa mère biologique qui l’avait abandonné à la naissance. Voudra-t-il rester avec elle ou bien faire le chemin inverse pour rester avec sa famille adoptive ? À moins que la décision finale ne revienne aux Forces armées révolutionnaires de Colombie, les FARC…
Considérée comme l’étoile montante des lettres sud-américaines, Lorena Salazar nous offre ici un voyage lyrique, à la fois sensuel, tendre et d’une grande cruauté. Avec ce premier roman qui interroge toutes les facettes de la maternité, la jeune écrivaine fait une entrée fracassante en littérature.
PapaDustream