Parfois, les fées ne se penchent pas sur le bon berceau, parfois elles oublient carrément de venir à la maternité. Je suis une de ses petites filles, celles dont les fées avaient sûrement autre chose à faire.
Depuis quarante ans, ça rit, ça braille, ça gueule, ça se déchire, ça se réconcilie, ça se sépare, ça s’aime mais que voulez-vous la vie n’est pas un long fleuve tranquille…
« Je suis née au mois de février dans les années 70, en pleine libération sexuelle. Ces années ou l’avortement était encore illégal sinon je ne serais pas de ce monde.
Ma mère se plaît à raconter qu’elle n’a pas choisi mon prénom. Un différend l’oppose à ma grand-mère sur ce choix d’une vie. La sage-femme interviendra et la dispute se calmera avec du champagne. À cette époque, on était moins prude dans les maternités qu’aujourd’hui.
Elle se plaît aussi à raconter la cuite qu’elle s’est prise après ma naissance et donc incapable de me nourrir. Là encore, la sage-femme interviendra et se chargera de me donner le biberon, tout comme elle choisira mon prénom : Estelle.
Je n’ai jamais eu l’occasion de la remercier, mais où qu’elle se trouve aujourd’hui je la remercie de ne pas l’avoir pris à la rigolade et de ne pas m’avoir choisi un « prénom à la con ».
Estelle ? J’aime bien et il me correspond bien.
Estelle signifie étoile… et j’aime savoir qu’une bonne étoile plane au-dessus de ma tête, ça me rassure. »
PapaDustream