Averno. Petit lac volcanique à l’ouest de Naples. Chez les Anciens, il est considéré comme une entrée des Enfers, lieu de passage entre deux mondes. C’est là que Perséphone jeune fille fut enlevée par Hadès, et qu’elle quitta définitivement l’enfance.
Revisitant l’histoire de Perséphone et de sa mère la déesse Déméter, Louise Glück compose un recueil entremêlant brillamment plusieurs fils narratifs, où le mythe et l’ordinaire se confrontent et se confondent. Les voix multiples qui habitent ces poèmes creusent dans leur mémoire propre comme dans celle de l’humanité pour questionner l’amour, les liens familiaux, mais aussi le risque de la solitude et de l’oubli. Lamentation sur la perte aux accents de lieder mahleriens, Averno est aussi une interrogation sur l’art et ses capacités à saisir un indicible présent.
Les amples séquences poétiques d’Averno résonnent longtemps de la tonalité propre aux vers de Louise Glück. Des touches d’ironie, distillées au détour d’un enjambement, d’une ellipse, n’empêchent pas la vertigineuse profondeur de ses réflexions lapidaires, embrassant le destin humain dans une indéfectible quête d’universalité.
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