Le 11-Septembre est passé par là : bienvenue dans l’Amérique de George W. Bush, de l’Axe du mal, de la guerre contre le terrorisme, les talibans, et Saddam Hussein dans le rôle du méchant récurrent. Les martyrs d’un côté, les saints de l’autre. Mais la guerre s’enlise, elle devient un état permanent. Les vétérans affluent dans les rues de Los Angeles, rapportant dans leurs bottes le sable du désert et une terreur qui les hante. Les frontières s’évanouissent : l’Afghanistan, c’est L.A. ; l’Irak c’est L.A.
Au rythme de sa prose lapidaire, Larry Fondation juxtapose les histoires, compressées comme une sculpture de César, pour tirer le portrait de L.A. Beaucoup de martyrs, peu de saints. Ni vraiment nouvelles ni vraiment roman, ses textes cinglants racontent une ville viscéralement violente et compulsivement sexuelle – à Los Angeles, l’ombre de Charles Bukowski n’est jamais loin.
Guidé par la figure d’un Virgile familier des Enfers, Fondation « chante les armes et l’homme » avec une poésie et une ironie qui nous sauvent des recoins sombres de son œuvre, cernée de personnages dont la persévérance finit par ressembler à une ultime forme d’espoir. Des personnages qui semblent rejouer les mots de Samuel Beckett, « il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer. »
PapaDustream