Bref, je me suis trompé de parti. Il n’y a qu’un parti politique où on ne rigole pas, il a fallu que je tombe sur celui-là. Mais le mal est fait. Costards sombres, surtout pas trop modernes dans la coupe. Frocs à rayures recommandés, même. Aucune gaieté dans la tenue, air lugubre de préférence. Ne pas oublier le bisannuel jet d’opprobre sur l’avortement, l’annuelle visite au Vatican ou à Lourdes (surseoir au déplacement si d’aventure il y a une grève des techniciens de la télévision), le bimensuel message aux paroisses de France, le semestriel dépôt de gerbe au pied de la statue de Sainte-Thérèse de Lisieux et le bihebdomadaire coup de téléphone de courtoisie à Monseigneur l’Archevêque de Paris. Mais il s’agit d’un coup à prendre, d’une savante composition telle que ne la renierait pas un acteur, et quand je veux m’offrir une gentille petite fiesta cochonne de derrière les fagots, je m’y emploie avec une prudence de jésuite et un savoir-faire d’agent électoral. » Démago Story, féroce satire des moeurs politiques, est suivi de L’Utilisation des restes, dont l’auteur nous précise en sous-titre : ceci n’est pas un livre de cuisine, mais un roman policier. Deux romans inédits de Pierre Siniac, le plus inclassable de nos auteurs. »
PapaDustream