« Beyrouth sentimental dessine le visage d’un peuple hanté par l’amour et par ses morts, qui a plus que jamais faim de liberté et de fantaisie, toujours gourmand du miel de la vie, mais que pour la première fois, j’ai saisi en flagrant délit de désespérance. Tous ceux que j’aime attendent le réveil de la lumière. » Avec le Liban, Daniel Rondeau a un rapport étonnant, charnel, spirituel, et comme il l’écrit de Khalil Gibran, sacré et sacral. Depuis qu’il s’est posé en 1987 dans un petit avion à hélices sur une bretelle d’autoroute, l’aéroport ayant été bombardé, le voyageur, l’émissaire des causes difficiles, l’ami des chrétiens du Liban, le partisan du dialogue inter-religieux, l’auteur du polémique Chronique du Liban rebelle (1991, livre interdit au Liban par les Syriens), l’amateur de coups durs et de réveils à l’aube, a compris que le Liban était formé d’une multitude composite, une mosaïque un peu folle et parfois contradictoire, une espérance cousue de mille désespoirs. Dans ce livre à la construction légère et subtile, il brosse le portrait d’un pays au bord du gouffre, mais qui ne plie pas. Après les périodes les plus sombres de son histoire, après la guerre civile, et après l’explosion du port de Beyrouth il y a deux ans, c’est surtout d’espoir qu’ont besoin les habitants. Daniel Rondeau les a rencontrés pendant trente ans, il en exprime ici la singularité qui fait de chacun un être unique.
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