Depuis la Renaissance, le problème des rapports entre science et religion a marqué la culture occidentale. L’abjuration forcée de Galilée, déplorée par Jean-Paul II mais guère par Benoît XVI, les féroces affrontements autour de Darwin, la résurgence du créationnisme aux États-Unis et la tentation embarrassée de récupérer la cosmologie du big bang à des fins apologétiques marquent assez la permanence de ce débat et son actualité.
Déjà au XVIIIe siècle, Alexander Pope, dans une célèbre épigramme, avait ironiquement commenté la difficulté de réconcilier une vision théologique traditionnelle et les nouvelles découvertes scientifiques » La Nature et ses lois gisaient cachées dans les ténèbres. Dieu dit : « Que Newton soit ! » et tout s’illumina. »
Plus tôt encore, Galilée avait insisté sur la séparation des buts poursuivis par la science et la religion, la première nous dévoilant comment est le ciel, la seconde enseignant comment y aller.
Le grand paléontologue Stephen J. Gould, plus que tout autre scientifique de notre époque, a dû affronter ces problèmes. Il reprend l’idée d’une sage distinction entre ces deux grandes institutions de l’esprit humain, et affirme la nécessité d’un principe de » non-empiètement des magistères » (NOMA) entre science et religion.
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